dimanche 2 juin 2013

Mais ça sert à quoi ce blog ?

Un poto essaie de faire la pub de mon bleurg auprès de ses connaissances. Et la réponse, après qu'ils aient gâché quelques minutes de leurs vies trépidantes à lire ces conneries, est presque toujours : « Mais ça sert à quoi ? » À rien, connaud ! C'est là tout le charme ! Tout l'intérêt ! Le seul, même ! Si ça servait, ça s'userait ! Alors que là, rien à craindre ! « La connerie, c'est la décontraction de l'intelligence, alors que je me permets d'être con ! Mais sciemment ! », comme disait Gainsbourg.

On les reconnait bien là, les hommes. Besoin de connaître l'utilité de tout et de rien. Surtout de rien. Sinon : pas le temps ! Nan ! J'ai mieux à foutre ! Et les traites de ma nouvelle bagnole ? Et de ma baraque ? Et mon nouveau canapé ? Et ma télé ? Et mes sapes ? Et mes vacances ? Et la tête, et la tête, aloueeeeette ! C'est ta connerie de blog qui va les payer ? Non, hein ! Donc à quoi tu sers ? 

Dis-toi bien un truc, mon z'ami matérialiste, je revendique mon manque d'utilité. Et si tu savais lire, tu l'aurais remarqué dès le début. J'ai clamé haut et fort que ce ne serait que diarrhée mentale, conneries sans queue ni tête, absurdités. Ta morale utilitariste, elle me débecte. Elle me pue au nez comme un pet faisandé. Elle me gâche la vie. Elle me donne envie de me terrer dans une cave, loin, là-haut, dans la montagne, et de respirer l'air pur en parlant au soleil. Lui, au moins, il est utile, hein ! Il te réchauffe, toi, toujours froid et calculateur !

À quoi je sers ? Sans déconner... C'est vraiment de la confiote donnée aux cochons, merde ! Et la poésie ? Un coucher de soleil ? Rêvasser ? Baiser ta femme (son julot de 20 piges le fait mieux que toi, plus souvent, avec plus de verve et de verge !) ? Le loto ? Philosophailler ? Céder ton siège à un vieux ? Écouter un enfant rire ? Écouter rire les oiseaux ? Chanter les abeilles ? Chasser les nuages et briller le soleil (spéciale dédicace à Fox) ? Les mandalas ? Te faire sucer ? Devenir adulte ? Prier ? Sucer ton chef ? C'est pas inutile ? Mais c'est le sel de la vie, bordel ! Son âme ! Ses couleurs ! Ce qui permet de te lubrifier le fion parce que tu sais que tu vas te faire baiser de toute manière ! « Ce qui te manque, cherche-le dans ce que tu as », comme disait un asiate zénifiant. Arrête un peu de vouloir que tout serve ! Tiens, regarde ton cerveau : il ne sert à rien, lui non plus, mais ça ne te tracasse pas plus que ça !

« Doutez de tout et surtout de ce que je vais vous dire », aurait un jour dit Boudin (quoi ? On dit Bouddha ? Si tu veux, mec, si tu veux...) ! Doute, mon gars. Doute de tout. De moi. De toi. D'eux. De la vie. De Dieu. De ta femme. De ton meilleur pote. De tes parents. De ce que tu crois savoir. De ce que tu ne sauras jamais. Du bien-fondé de cette société. Des paroles de ton coiffeur. De ton hygiène. De la couleur du ciel. De l'existence des extra-terrestres. Des chances de l'équipe de France au prochain mondial. De l'histoire. De la bouffe qu'on te fait avaler. De tes idées. Des miennes. De celles des autres. De celles que les autres n'ont pas. De tout ! Bien tout, de A à Z, sans rien omettre !

Et tiens, pour t'aider à débuter, écris-moi une dissertation de 100 pages sur chacun de ces sujets avec des phrases courtes et un plan bien agencé :
« Quel est le bruit d'une seule main qui applaudit ? »
Et « J'éteins la lumière, où va-t-elle ? »

T'es content ? Tu vas mieux ? Tu peux faire rentrer tout ça dans ton petit système de valeurs à la mords-moi-le-nœud ? Et mords moi pas trop fort, sinon ta femme serait en rade de bonheur ! Quoi ? Non ? Ça te sert toujours à rien ? Bon ben va te faire foutre puisque tu n'es bon qu'à ça !

1 commentaire:

Tu es libre, mais ne sois pas con !