vendredi 24 mai 2013

B.B.

Tiens, je rêvassais, l'autre soir, alors que le sommeil me fuyait. J'imaginais enfin courageux, écrivant un manuscript, un script, une historiette à la mords-moi. Et, étant donné mon talent (ben quoi ? C'est p't'être toi qui m'en balancerait, des fleurs ?), le résultat était plus que pas mal. Utilisable en somme.

Et j'm'imaginais en train d'écrire une lettre de motivation, qui, bien souvent, te motive surtout à tout laisser quimper ! Je parcourais mes amours cinématographiques. Bon. La plupart sont morts. Ah... La Grande abbuffata de Ferreri ! Miam ! Mais il est mort ! Et moi, je parle pas aux morts, les pôvres. Z'ont réussi à se débarrasser de ces cons de vivants, c'est pas pour qu'on vienne les faire chier après ! Nan ?

Et soudain ! Bam ! V'la qu'ça me vient ! Blier (Non, pas Bernard, vu qu'il est mort et que, comme je viens de l'écrire, je les laisse tranquille à siroter leurs alcools en matant des culs comme t'en as jamais vu, toi, vivant peu, mais vivant) !

Les Valseuses, Tenue de Soirée, Calmos... quel pied ! Bon, j'me berlure sûrement, mais il me semble qu'il est de ce genre d'homme qui lirait une bafouille un peu conne, mais amusante. Qui ne tente rien, de toute manière ! Et pis j'ai pas de script, donc bon, le résultat m'importe peu. C'est juste un jeu, mec. T'emballe pas comme ça, tout de suite, dès qu'un type un peu moins terre-à-terre que toi (ce qui, selon moi, est une preuve de réalisme, mais bon) croit en sa bonne étoile. Tu la vois ? Juste à gauche de Sirius B (constellation qui serait connue des Dogons et des Aborigènes bien qu'invisible à l'œil nu ! Mais c'est une autre histoire...) !


Donc ça ferait comme ça ma bafouille à Bertrand. D'abord, pas de Cher truc ni de M. machin. Ou alors, à la limite, un B.B. (comme ça, ça peut resservir si tu écris à Berthe Bérurier, Brigitte Bardot ou si tu t'essaies à la divination pour boire un coup de rouquin avec Bernard) ! Tout simple. Presque anodin. B.B. M'sieur B.B., tu dis ? Mais toi, alors, ta connerie, tu la portes en étendard !

« N'ayant pas grand-chose de mieux à foutre que d'emmerder les gens, je vous écris un mot, m'sieur Pierrot (oups, désolé, j'ai les neurones qui s'emmêlent les pinceaux, je reprends), je vous écris un mot, B.B., pour voir si, des fois, vous n'auriez pas quelques minutes de votre vie à gâcher (sur les chiottes, peut-être, ce qui transformerait mon verbe en gâchier) en lisant ma p'tite historiette à deux francs six sous.

Je sais, je sais, ce n'est certainement pas votre taf que de lire des scripts balancés par des cons anonymes, mais mon amour de votre œuvre (mouille-moi, mouille-moi la compresse avec les doigts !) me pousse à me tourner vers vous. Vous m'avez, pour ainsi dire, dépucelé cinématographiquement ! J'avais bien eu des branlettes filmesques auparavant, faut avouer. Mais Buffet Froid ! Alors là ! Chapeau bas. Pour vous dire, je l'ai tellement regardé que, depuis, j'ai perdu 3/10e à chaque œil ! Avouez que je n'mens pas ! L'onirisme naninana... Ce cauchemar éveillé patatipatata... Cette atmosphère digne de Kafka blablabla... Je n'aurais qu'un mot : bravo !

Votre « univers cinématographique », comme disent ceux qui s'écoutent écrire, me semble faire écho (je sais, j'me mouche pas du coude, je devrais intervertir. Là, on croirait que son univers colle au mien ce qui, même avec ton cerveau de poisson rouge, est bien entendu le contraire. Quoique... Et puis tu sais quoi ? J't'emmerde ! T'as qu'à la récrire (ou réécrire, comme tu veux) toi-même), me semble faire écho, disais-je avec que ces cons m'interrompent le flot, au mien. 

Rapide résumé de mon histoire, pour arrêter de vous faire chier avec cette lèche. D'ailleurs, j'ai la menteuse sèche et je risque de vous égratigner le fion. C'est l'histoire d'un mec, qui pousse une porte, puis entre... C'est un tuyau de m'sieur Dard, qui conseille à tout écrivaillon en puissance de commencer ainsi : Il poussa la porte et entra. À la ligne. Bon, le reste, c'est plus que des détails. Un peu de cul par-ci, un peu d'intrigue par-là, des coups de théâtre, des dialogues ciselés, une ambiance... une broutille, non ?

Bon, ça fait un peu court, comme ça, mais pour vous filer plus d'infos, faudrait que je l'ai écrit, cette merde ! Et là, j'imagine juste la lettre que je vous enverrais ! Suivez un peu, quoi, m'sieur B.B. ! Vous aez du jeu dans la comprenette ou quoi ? Alzheimer qui se faufile ? Z'avez pas pris vos pilules ? Oh et puis merde !

Je vous prie, l'artiste, de bien vouloir agréer gnagnagni gnagnagna... »

Pas mal, non ? On sent le style, la portée du bonhomme. Bon ben reste plus qu'à écrire le script... Bouge pas, j'reviens !

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